Port-au-Prince, le 11 mai 2023.- Le Regroupement Éducation pour Toutes et Tous (REPT) a organisé du lundi 1er au jeudi 4 mai 2023, une série de rencontres de restitution avec des élèves, des actrices et acteurs des communes de Plaisance du Nord (Nord) et de Saint-Michel-de- l’Attalaye (Artibonite), autour de la situation de violences sexuelles et sexistes dans les écoles rurales.

Elles étaient plus d’une centaine de personnes entre élèves, parents, professeurs, directrices et directeurs                      d’école,                           des représentants de Conseil d’administration de la Section communale (CASEC) et d’Assemblée de Section communale (ASEC), qui avaient pris part à cette initiative.

Cette série d’activité a été établie sur quatre (4) journées de travail, dont deux dans chaque commune, et les rencontres avec les élèves ont été tenues séparément.

Les élèves rencontrés figurent parmi les participants à l’enquête effectuée au cours de l’année de 2022, dans deux écoles nationales, l’une à Plaisance du Nord et l’autre à Saint-Michel-de- l’Attalaye, dans le cadre du projet baptisé « Stratégie de prévention des violences sexuelles et sexistes et de promotion de l’équité dans les écoles rurales (2021-2023) ».

Cette initiative visait non seulement à présenter les résultats de l’enquête de perception auprès des élèves sur les cas des violences sexuelles et sexistes, mais aussi à encourager les adolescentes, adolescents et les adultes de la communauté à contribuer à la réflexion sur ces formes de violence dans les écoles rurales et définir des méthodes de prévention.

Suivant des résultats de l’enquête présentés par le Chercheur principal, le professeur Ilionor Louis : des professeurs ont été dénoncés pour attouchements sexuels sur les filles et parfois même des garçons, des condisciples de sexe masculin y compris sur les filles, dans l’une des écoles concernées ; des professeurs sont impliqués dans des cas de grossesse chez des élèves, selon les révélations faites par des élèves des deux écoles.

Par rapport à la grossesse associée à l’école et au genre, certains élèves croient que « les jeunes femmes et les filles possèdent leurs corps et qu’elles peuvent l’utiliser pour avancer dans la société ».

En outre, à travers des séances en atelier, les élèves et ainsi que d’autres personnalités de la communauté ont partagé leurs préoccupations et en ont profité pour formuler des recommandations afin de prévenir la violence à l’école.

Ils ont dénoncé l’État haïtien qui est à l’origine de la violence structurelle du système éducatif envers les élèves et le personnel éducatif, le manque de professionnalisme et d’éthique de certains professeurs d’école, le manque de

représentation des femmes enseignantes au niveau des classes supérieures, les actes d’agressions sexuelles, entre autres.

Face à ces problématiques, les participants ont recommandé des toilettes séparées pour les filles et les garçons, de meilleurs infrastructures et réparation des bâtiments scolaires, des formations pour les professeurs et les élèves. Ils ont souhaité un climat de respect mutuel entre les filles et les garçons.

Le REPT pour sa part, projette de poursuivre cette initiative à travers d’autres communes, dans d’autres écoles à travers le pays et de rencontrer d’autres actrices et acteurs dans d’autres secteurs de la vie nationale autour de la question des violences sexuelles et sexistes dans les écoles rurales.

« Ces résultats seront soumis au Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), et nous allons dialoguer avec le Ministère pour lui demander de définir une politique éducative de prévention pour aider à combattre ces problèmes », indique William Thélusmond, le Directeur Exécutif du REPT.

Ce projet, exécuté par le REPT en collaboration avec la Campagne Latino-Américaine pour le Droit à l’Éducation (CLADE), entend renforcer les stratégies de prévention des violences sexuelles et sexistes, de promouvoir l’égalité des sexes dans les écoles rurales, a souligné l’Assistante de Communication, Marlyne Jean.

Il tient à créer une base de données fondée sur les expériences de violence basée sur le genre dans les écoles rurales, à travers une recherche scientifique, pour mieux comprendre le phénomène et permettre d’améliorer ainsi la réponse des organisations et de l’État à ce problème criant.

Il est réalisé simultanément dans trois pays dont Haïti, Honduras et le Nicaragua. Trois pays dont les écoles en milieu rural évoluent dans des situations très critiques.

Alternatives du Canada, dans le cadre du programme Connaissance, Innovations et Échanges (KIX pour son sigle en anglais), le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) sont, entre autres, les institutions participantes à ce projet financé par le Partenariat Mondial pour l’Education (PME).

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